Black Lives Matter

Black Lives Matter. Huile sur Toile, 100 cm sur 200 cm.

Je suis un peintre norvégien installé dans la Haute Vallée de l’Aude en 2007. J’ai l’impression d’être bien intégré; je me sens le bienvenu partout où je vais. Certains de mes meilleurs amis sont ici. Je suis d’un âge où les bords sont arrondis, même si la complaisance ne s’est pas installée. Parfois, j’entends encore l’appel de la bataille. C’est exactement ce qui s’est passé lors du meurtre de George Floyd aux États-Unis : je me suis senti obligé de faire quelque chose ! J’étais cependant handicapé à l’époque à cause d’une opération au pied droit, j’ai donc fait un graffiti sur toile. Une photo que j’ai envoyée à la base de données Anti Racist Street Art de l’Université St Thomas dans le Minnesota. J’ai eu le plaisir de recevoir une réponse positive. Il sera inclus dans la base de données à condition qu’il soit peint en fresque sur un mur de l’Aude, dans le cadre d’une incitation mondiale contre le racisme. À cette fin, le Dr Shirey, historien de l’art, a écrit au maire d’Espéraza pour lui demander s’il me fournirait un espace mural approprié. Il a répondu par l’affirmative – ajoutant qu’il ne voulait pas de racisme dans son village – mais six mois plus tard, il semble avoir changé d’avis.

Ma fresque – en forme de triptyque – traite des violences policières, de la mort de George Floyd et des manifestations qui s’ensuivent. C’est d’actualité non seulement en raison du meurtre de George Floyd, mais en raison d’une augmentation drastique des violences policières envers les personnes d’origines ethniques différentes ici en France, comme le montrent les statistiques publiées dans ‘Libération’ en 2020 que j’ai incluses dans le panneau central du triptyque. Le panneau central traite de la réponse morale de la personne blanche. Un mélange de peur et de honte. De ne pas vouloir savoir et ainsi donner naissance à l’un des slogans les plus marquants du mouvement «Black Lives Matter» : LE SILENCE EST COMPLICITE.

Ce n’est pas un problème qui est susceptible de disparaître. Plutôt le contraire. Au fur et à mesure que la droite se rallie, le fossé se creusera entre « eux » et « nous ». Il ne faut pas laisser la violence policière gratuite devenir endémique. Dans la Haute Vallée de l’Aude, nous voyons la police agir comme médiateur dans toutes sortes de litiges. C’est ce que veut la société civilisée. C’est le service que nous payons avec nos impôts. Le comportement de la police au-delà doit nous concerner tous, même si nous habitons la HauteVallée de la Aude. Un criminel présumé NE DOIT PAS être tué dans la rue ou dans sa propre maison par la police. Il ou elle est innocent(e) par la loi jusqu’à preuve du contraire. C’est un principe fondamental de la loi dans mon pays ainsi que dans le vôtre. Néanmoins, au cours des 15 dernières années – ici en France – cela s’est produit à plusieurs reprises.

I am a Norwegian painter who settled in the Haute Vallée de le Aude in 2007. I have the impression of being well integrated; I feel welcome wherever I go. Some of my best friends are here. I am of an age where the edges are rounded, although complacency has not settled in. Sometimes I still hear the battle call. This was exactly what happened upon the killing of George Floyd in the USA: I felt compelled to do something! I was, however, handicapped at the time due to an operation to my right foot, so I did a piece of graffiti on canvas. A photo of which I sent along to the Anti Racist Street Art database at St Thomas University in Minnesota. I had the pleasure of receiving a positive response. It will be included in the    database provided it is painted as a mural on a wall in the Aude, as part of a world wide incentive against racism. To this end Dr Shirey, Art Historian, wrote to the mayor of Espéraza to ask if he would provide me with suitable wall space. He answered in the affirmative – adding that he did not want racism in his village – but six months later seems to have changed his mind.

My mural – in the form of a triptych – treats police violence, the death of George Floyd and the ensuing protests. It is topical not only due to the murder of George Floyd, but because of a drastic rise in police violence towards people of different ethnic backgrounds here in France, as shown in the statistics published in ‘Liberation’ in 2020 which I have included in the central panel of the triptych. The central panel deals with the moral response of the white person. A mixture of fear and shame. Of not wanting to know and thus giving rise to one of the most prominent slogans of    The Black Lives Matter movement: SILENCE IS COMPLICITY.

It is not a problem that is likely to go away. Rather the opposite. As the right wing rallies the divide will grow larger between ‘them’ and ‘us’. Wanton police violence must not be allowed to become endemic. In the Haute Vallée de le Aude we see the police work as mediators in all kinds of disputes. This is what civilised society wants. This is the service we are paying for with our taxes. How the police behave over and above this should concern us all, even if we live in Haute Vallée de la Aude. A suspected criminal MUST NOT be killed on the street, or in his own home, by the police. He, or she, is by law innocent until proven guilty. This is a basic tenet of the law in my country as well as in yours. Nevertheless, in the last 15 years – here in France – this has happened many times.

Lettre écrite par l’historienne d’art Docteur Shirey de l’université Saint Thomas à Minneapolis.

Monsieur Le Maire d’Esperáza, Christian Soula,

J’envoie mes salutations de Minneapolis, Minnesota, États-Unis, à l’épicentre du soulèvement mondial appelant à la justice sociale à la suite du meurtre de George Floyd le 25 mai 2020. Je suis historien de l’art, professeur d’université et codirecteur d’un projet de recherche interdisciplinaire appelé Urban Art Mapping. L’un des aspects de ce projet consiste à documenter et à analyser le street art du monde entier créé en réponse et en signe de protestation contre le meurtre de George Floyd.

Près d’un an plus tard, des artistes du monde entier continuent d’appeler à la justice sociale et à la fin du racisme systémique. Notre équipe de recherche a créé une archive appelée la base de données George Floyd and Anti-Racist Street Art (https://georgefloydstreetart.omeka.net),et dans laquelle nous avons suivi des milliers d’œuvres du monde entier, allant de simples graffitis et autocollants à grandes peintures murales commandées. De notre point de vue ici à Minneapolis, il est très significatif de voir comment les individus des villes et villages du monde entier se sont mobilisés et ont utilisé leur énergie créatrice pour appeler à la justice et au changement sociétal. Cela donne force et puissance à notre appel commun à l’égalité pour tous.

C’est à travers mon travail avec ces archives que je me suis familiarisé avec un tableau d’Aileen Hennes, résidente d’Espéraza, répondant à la brutalité policière, au racisme systémique et au meurtre de M. Floyd. Cette pièce est sophistiquée à la fois dans son

esthétique et dans son message. Mme Hennes s’appuie sur un large éventail de références visuelles allant du jugement dernier de Michel-Ange à la nouvelle couverture contemporaine des manifestations. L’œuvre contient des échos de la série Guernica de Picasso et de la série Migration de Jacob Lawrence. C’est une réflexion réfléchie et significative non seulement sur les événements en cours, mais sur l’état du monde aujourd’hui. Mme Hennes est une artiste expérimentée qui a l’habitude de communiquer par des moyens visuels avec des gens dans le contexte de la ville. Elle a exprimé son désir de longue date de traduire sa peinture en une grande peinture murale qui peut être considérée par tous comme une œuvre d’art public. J’encourage votre soutien à cet effort et je tiens à souligner à quel point il est significatif pour ceux d’entre nous à Minneapolis de voir des manifestations de protestation comme celle-ci dans des villes comme Espéraza. J’espère pouvoir un jour visiter Espéraza pour voir cette œuvre d’art en personne.

Veuillez accepter Monsieur le Maire, mes salutations les plus distingues,

Dr, Heather Shirey,

10. Mai 2021

Letter sent by the art history professor Dr Shirey at the University of St Thomas Minneapolis to the mayor of Espéraza

To the esteemed mayor of Espéraza:

I send my greetings from Minneapolis, Minnesota, USA, at the epicenter of the global uprising calling for social justice in the aftermath of the murder of George Floyd on May 25, 2020. I am an art historian, university professor, and co-director of an interdisciplinary research project called Urban Art Mapping. One aspect of this project involves documenting and analyzing street art from around the world created in response to and in protest of the murder of George Floyd. Nearly a year later, artists around the world continue the call for social justice and an end to systemic racism. Our research team created an archive called the George Floyd and Anti-Racist Street Art database (https://georgefloydstreetart.omeka.net), and in it we have tracked thousands of works from around the world, ranging from simple graffiti and stickers to large, commissioned murals. From our perspective here in Minneapolis, it is very meaningful to see how individuals from cities and towns around the globe have mobilized and used their creative energy to call for justice and societal change. This gives strength and power to our shared call for equality for all.

It is through my work with this archive that I became familiar with a painting by Aileen Hennes, resident of Espéraza, responding to police brutality, systemic racism, and the murder of Mr. Floyd. This piece is sophisticated in both its aesthetics and its message. Ms. Hennes draws on a broad range of visual references ranging from Michelangelo’s Last Judgement to contemporary new coverage of the protests. The work contains echoes of Picasso’s Guernica and Jacob Lawrence’s Migration series. It is a thoughtfully executed and meaningful reflection not just on the events at hand, but on the state of the world today. Ms. Hennes is an experienced artist who is accustomed to communicating through visual means with people in the context of the city. She has expressed her long-term desire to translate her painting to a large mural that can be viewed by all as a piece of public art. I encourage your support of this effort, and I wish to emphasize how meaningful it is for those of us in Minneapolis to see expressions of protest such as this in towns such as Espéraza. I hope that I can someday visit Espéraza to see this work of art in person.

Sending my best wishes for your health and prosperity, and for all the residents of Espéraza.

Sincerely,

Dr. Heather Shirey

10th May 2021

Interview de Aileen Hennes sur sa peinture Black Lives Matter.

Vidéo produites par Jean-François de la Campagne, Maire adjoint de Saint Jean de Paracol 11260 France.

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